A fi iubit sau a fi neglijat
“Cette théorie, qui me convient bien, a été développée dans les années 1970 par l'Américain d'origine russe Urie Bronfenbrenner, qui décrit les mille premiers jours d'un enfant. Dans cette étude de l'attachement, il décrit des niches, des liens successifs plus ou moins aboutis.
Si les échanges avec la mère, puis l'entourage, sont riches, apaisants, sécurisants, la base de départ facilitera l'éclosion d'un laboureur, quelqu'un qui ne se raccroche pas aux pensées paresseuses, qui n'est pas angoissé par le moindre changement, qui ne se donne pas à des groupes rassurants et à des utopies qu'on lui fait miroiter dans le ciel. Le laboureur est un homme de terrain, qui ne craint pas de «penser par soi-même», d'explorer ce que Hannah Arendt appelle «la liberté intérieure». Il a les pieds sur terre, il chemine, un cheminement long, personnel.
Si les échanges sont pauvres, perturbants, déséquilibrés, la base de départ risque de conduire à un «mangeur de vent», qui attend de chefs des slogans à réciter, qui est dans la solidarité lâche des perroquets, en quête d'une confiance en soi que lui donne le chef. Moins il y a de réflexion, plus il y a d'ivresse, de bonheur à se sentir entouré.” (Boris Cyrulnik, neuropsihiatru, Le Point)
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